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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 23:08
je peux comprendre l'inquiétude de ce député UMP... La pillule doit etre dure à  avaler ...

Tron: "L'ouverture, c'est tout donner sans rien recevoir"
Propos recueillis par Florence MURACCIOLE
Le Journal du Dimanche
>> Villepiniste, Georges Tron commente avec acidité la politique menée par Nicolas Sarkozy. Dans son viseur, l'ouverture prônée par le locataire de l'Elysée, qui, à ses yeux, fait une part beaucoup trop belle à la gauche et au Parti socialiste. Offensif, le député de l'Essonne appelle désormais les parlementaires UMP, délaissés selon lui, "à jouer leur rôle"...

Comment jugez-vous la commission mise en place par Nicolas Sarkozy sur les institutions ?
Son président, Edouard Balladur, est une personnalité que j'aurais bien du mal à contester, entre autres pour l'avoir soutenu en 1995. En revanche, la composition de la commission me laisse perplexe, d'autant qu'il lui est demandé de statuer non seulement sur des questions d'équilibre constitutionnel mais aussi sur des questions d'ordre électoral comme celles du mode de scrutin. Je rappelle que le groupe UMP, le plus important de l'assemblée, est très majoritairement hostile à l'introduction d'une dose de proportionnelle dans le scrutin législatif, comme l'est également le Sénat. En outre, je me souviens que le candidat Sarkozy avait été d'une grande prudence sur le sujet pendant la campagne. Il avait même sévèrement taclé Brice Hortefeux, son fidèle lieutenant et actuel ministre de l'Intégration, quand celui-ci avait ouvertement évoqué la possibilité d'une dose de proportionnelle pour les législatives. Or quand j'observe la composition de la commission, je me demande qui va défendre la position des parlementaires UMP puisque aucun d'entre eux n'y est représenté, Edouard Balladur et Pierre Mazeaud n'étant plus députés. De plus, le premier en tant que président ne peut avoir qu'une voix neutre quand le second, autre personnalité que je respecte à plusieurs titres, est partisan de la proportionnelle.

Selon vous, l'opposition est-elle plus favorisée que l'UMP ?
Je constate que, pour le groupe PS, il y a Jack Lang, que les centristes sont représentés par Jean-Louis Bourlanges et Jean-Claude Casanova. Quant à Guy Carcassonne, Olivier Schrameck et Olivier Duhamel, s'ils sont compétents en la matière, ils n'appartiennent pas, que je sache, à l'UMP ! Je ne conteste ni aux uns ni aux autres leur représentativité, mais je m'interroge: qui va représenter les parlementaires UMP ?

"Pour l'instant, c'est tout bonus pour la gauche"

Est-ce à dire que vous êtes hostile au principe de l'ouverture ?
Non. Je me demande si l'ouverture voulue par le président de la République est une volonté partagée. Sur chacun des textes que nous avons étudiés à l'Assemblée pendant cette session - le paquet fiscal, la récidive, l'autonomie des universités - sur chacune des initiatives prises par le président de la République et même sur les résultats qu'il obtient, comme la libération des infirmières bulgares, les socialistes font part de leurs doutes quand ce n'est pas de leurs critiques parfois extrêmement vives. Finalement on donne tout et on ne reçoit rien en retour, ce n'est pas conforme à la doctrine que Nicolas Sarkozy a toujours défendue.

Que craignez-vous ?
L'approche des élections municipales ne me laisse pas entrevoir, de la part des oppositions, la volonté de se rapprocher des majorités qui dirigent les communes. Or, si l'on arrive aux municipales avec des duels majorité-opposition sur les lignes de fracture habituelles, je me dis que l'ouverture n'aura pas réussi et j'ai peur que nombre de villes de plus de 30 000 habitants ne soient perdues pour nous. Finalement, l'ouverture qui réussit, c'est un partage de projets et d'idées, pas un partage de postes.

La stratégie adoptée par le nouveau Président ne vous satisfait donc pas ?
Sur le fond du discours, je suis Nicolas Sarkozy, mais je suis dubitatif sur la manière dont les choses s'engagent. Pour l'heure, c'est tout bonus pour la gauche qui refuse tout consensus. Cependant, en posant ces questions, je ne remets pas en cause la rupture de style de Nicolas Sarkozy qui ne me choque pas. Son omniprésence comme Président n'est pas un sujet d'inquiétude. Il se situe dans la lignée des de Gaulle, Pompidou, Giscard et même de Mitterrand au début de son premier septennat. Mais cela suppose que les parlementaires jouent un rôle fort de contrôle de l'exécutif, qu'ils aient une expression politique forte, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. A nous de jouer notre rôle.
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