11 juillet 2008
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En réponse à l'insulte du Chef des Armées aux soldats français, voici le texte d'un courrier circulant actuellement sur le net et qui démontre parfaitement le sentiment des militaires habitués à garder le silence:
Monsieur le Président de la République,
Je vous rassure tout de suite, je ne me prends pas pour Emile Zola.
N’étant pas très "accro" de l’actualité (surtout pas des sites "people"
que vous aimez bien fréquenter), ce ne fut que ce soir (01/07/2008 vers
19 heures - il n’y a pas d’heure pour les braves) que j’ai "ouï entendu
dire", à l’écoute d’une radio publique, que vous aviez qualifié les
militaires d’"amateurs", etc.
Je suis un ancien "amateur"de l’Armée de l’air, et vos propos m’ont
surpris, pour ne pas dire choqué (NIA = W39006D, je ne me cache pas, les
nouveaux "DST+RG" pourront me retrouver). Je fais en effet partie d’une
longue lignée d’"amateurs" dont les plus récents se sont permis - quelle
indécence - d’être au service de la France, de père en fils, depuis la
Révolution (je parle de celle de 1789, pas de celle de 1968, dont vous
semblez être un digne héritier, où "je suis antimilitariste" rime avec
"je suis un bon citoyen"). Mes ancêtres, donc, dont plusieurs se sont
"fait trouer la peau" (ce doit être par "amateurisme" ou manque de
"professionnalisme"), doivent se retourner dans leur tombe (ceux qui en
ont) à l’écoute des invectivassions tenues par vous à l’égard de leurs
"descendants".
Je ne sais si vous avez jamais tenu - ou vu - un fusil (chacun son
boulot), mais ceux qui (politique étrangère de la France oblige) ont du
en tenir un (ou en tiennent un), doivent se sentir actuellement bien
humiliés par la manière dont vous les traitez. Enfin ! Vous demandez à
ces "amateurs" de "maintenir la paix" en Afghanistan (en accroissant
leurs effectifs - ils seront moins dangereux là-bas qu’à
Carcassonne...), Côte d’Ivoire, Tchad, Kosovo, etc. voire de créer une
base française aux Emirats Arabes Unis (il est vrai que, pour des "coins
touristiques" comme ceux-là, des "amateurs" suffisent...). Vous leur
demandez même, Monsieur le Président, de venir se placer bientôt sous
commandement américain (ces derniers doivent bien rire, que vont-ils
pouvoir faire des "frenchies", compter les munitions, peut-être ?).
Les "amateurs" - si tant est qu’ils le soient - le seraient certainement
moins si le budget de la Défense, Monsieur le Président, servait moins
souvent de "variable d’ajustement" aux inepties administratives de tous
les énarques qui nous gouvernent (combien d’énarque(s) sur les Monuments
aux morts ?). En effet, l’Armée française pourra bientôt se déployer
toute entière sur la place de la Concorde (certains pessimistes osent
même citer la place du Tertre) ; je redoute que le Luxembourg (ou
Andorre) ne nous envahisse (j’espère que ce jour-là les routiers feront
des "barrages filtrants"). Comme nous nous disions entre nous lorsque
j’étais militaire, et fier de l’être : "Nous avons la bite et le couteau
; ils vont bientôt nous piquer le couteau !" Pardonnez, Monsieur le
Président, mon langage cru, mais à des "amateurs", il ne faut point
demander trop, sauf se prendre éventuellement des "balles perdues" en
Afghanistan, en Cochinchine (savez-vous où c’est ?) ou au Mexique, voire
à Verdun ou au Chemin des Dames.
"L’épée est l’axe du monde, et la grandeur ne se divise pas." Je vous
laisse deviner, Monsieur le Président, l’auteur de cette maxime, dont
vous prétendez être un héritier (de l’auteur, pas de la maxime - si vous
aviez réellement été l’héritier de l’un et de l’autre, vous n’auriez pas
tenu de tels propos). "Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il
comprenne" (autre auteur célèbre, qui laissera une trace plus
ineffaçable que la vôtre - du moins, je l’espère, sinon c’est à
désespérer de l’humanité). Autre citation : "A vaincre sans péril, on
triomphe sans gloire." Les militaires (pardon, "amateurs") eussent-ils
été syndiqués, eussiez-vous osé vous en prendre à eux en des termes
aussi virulents ? Encore une citation (de mon grand-père, blessé
plusieurs fois lors de la Première guerre mondiale) : "Un moment de
honte est vite passé."
Sans vouloir vous tenir des propos contrariants, Monsieur le Président,
je me permets de vous dire que vous n’aurez pas ma voix en 2012
(peut-être est-ce par "amateurisme"), et je crains que vous n’ayez pas
non plus celles de tous ceux que vous venez d’humilier par vos récentes
déclarations. Vous pourrez toujours me dire qu’en 2012, il n’y aura plus
beaucoup de militaires...
Question subsidiaire :
"Qui sont les amateurs ? Ceux qui donnent des
ordres sans les comprendre, ou ceux qui les exécutent en croyant que
ceux qui les donnent les comprennent ?"
P. S. :
Veuillez, s’il vous plaît, faites suivre ce courrier, car je ne
daigne pas (vue la prochaine taxe sur les véhicules dits "polluants",
tels les chars "Leclerc", "Mirage", "VAB" et autres "Rafale"), dépenser
une enveloppe et un timbre pour l’acheminer (cela gaspillerait du papier
et je redoute de voir fondre sur moi les foudres des adeptes du
"développement durable").