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1 septembre 2008 1 01 /09 /septembre /2008 21:39
Mercredi 27 août 2008

Durant tout l'été l'exécutif, en plusieurs occasions, a montré, confirmé, exhibé le cynisme qui semble sa principale inspiration. Quelques épisodes témoignent de la suffisance d'un pouvoir qui ne remet jamais en cause ses choix, même lorsqu'il se trouve face aux conséquences qui en découlent. Dix jeunes soldats français sont tués près de Kaboul et Nicolas Sarkozy profite de l'hommage qu'il leur rend légitimement pour se plaindre avec une certaine indécence de la solitude du pouvoir, sans se départir au demeurant d'un discours « bushiste » sur les « barbares » et la « lutte contre le terrorisme ». Malgré la répression féroce et la censure implacable qui ont sévi en Chine durant les Jeux olympiques, notre président n'a pas craint de se pavaner à la cérémonie d'ouverture, avec son ami Poutine, avant de se terrer au Lavandou pour ne pas rencontrer le Dalaï-lama, homme de paix s'il en est. Trente-trois millions de personnes dans le monde souffrent du sida, mais aucun ministre n'a daigné représenter la France à la conférence qui s'est tenue début août à Mexico pour coordonner, sous l'égide des Nations-Unies, la lutte contre cette maladie. Les complexités de la diplomatie expliquent-elles ces lourds dysfonctionnements? Absolument pas. La légèreté de nos gouvernants est seule en cause. La preuve, en politique intérieure, la même désinvolture domine. On jurerait que les ministres ne sont responsables de rien! Les tensions dans les centres de rétention se sont multipliées cet été? Le ministre de l'immigration ose dénoncer la mainmise des associations. La récession menace? Le premier ministre, après avoir convoqué une réunion de crise, annonce finalement que l'économie française se porte bien, alors que le bouclage du budget 2009 relèvera de la haute voltige, que l'austérité va s'aggraver dans les prochains mois, et que certains de nos partenaires européens engagent des plans de relance. Tous les boniments sont bons, mais aucun ministre n'avouera que le paquet fiscal n'a pas tenu ses promesses, que les heures supplémentaires n'ont pas augmenté, que le pouvoir d'achat a reculé, et que l'activité économique s'est ralentie. Jamais, me semble-t-il, le pouvoir n'a paru aussi distant des Français, ni aussi indifférent à leurs besoins.

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