« Et si la France était en train de devenir un pays soviétique ? Sans les soviets, bien sûr. Mais avec tout le reste… », c’est la question que se pose Jean-Luc Porquet dans « Le Canard enchainé » (n° 4608, 18 février 2009).
Ceci à partir d’un constat : la similitude du système international de comptabilité hospitalière (T2A, « tarification par activité »), destiné en France à transformer les hôpitaux en « entreprises » (« rentables » selon la novlangue sarkozienne, mais en fait condamnées à de graves difficultés financières face à la concurrence déloyale des cliniques privées.) En Russie poutinienne, le même système de codification conduit déjà les médecins à « falsifier » les dossiers médicaux, inventant des pathologies rentables.
On n’a pas encore souligné les similitudes économiques, sociales mais aussi idéologiques, entre les sociétés prétendument socialistes des régimes marxistes-léninistes issu de 1917 et les sociétés prétendument libérales de notre actuelle révolution occidentale, conservatrice, autoritaire et pan-capitaliste.
Jean-Luc Porquet travaille la comparaison, en s’attachant à la nature spécifique du tournant sarkozyste, qui effectivement nous fait penser aux temps radieux du « mensonge déconcertant » (d’après le titre d’un célèbre ouvrage d’Ante Ciliga).
Ceci à partir de quelques indices, effectivement signifiants, relevés par cet article :










« Bref », conclut Jean-Luc Porquet dans cette chronique à nouveau stimulante et pertinente, « un système d’une incroyable morgue, inefficace, autoritaire, qui s’imagine indéboulonnable ».
Mais maintenant, qui va travailler concrètement à l’émergence d’un mouvement profond pour la destitution urgente de ce régime personnel ? C’est désormais une cause de salut public.