La casse, progressive mais méthodique, du service public de l’éducation se poursuit en 2011. Force est en effet de constater que les années se ressemblent lorsque l’on évoque les chiffres des suppressions de postes dans l’éducation nationale, en particulier dans l’académie de Lille qui bat de tristes records à chaque rentrée scolaire.
Ce n’est plus une hémorragie, c’est une véritable saignée : pas moins de 865 suppressions de postes !
Derrière le vertige des chiffres, les Nordistes, comme l’ensemble de nos concitoyens, peuvent mesurer les conséquences très concrètes de ce qui apparaît comme un véritable abandon de l’école : fermeture de classes, voire d’écoles, en particulier en milieu rural ; multiplication des classes surchargées, alors même que l’existence d’un lien direct entre effectif adapté et réussite est directement établi ; destruction des RASED qui répondaient efficacement au décrochage scolaire de milliers d’élèves ; suppression progressive de la prise en charge de la scolarisation des moins de trois ans, ce qui concernait pas moins de 40 % des enfants de deux ans du Nord-Pas-de-Calais, contre 20 % au niveau national, mais aussi abandon de l’enseignement des langues en primaire assuré par les intervenants spécialisés et diminution des postes d’assistants de vie scolaire pourtant indispensables au parcours des élèves handicapés.
Le territoire de la 14e circonscription n’est évidemment pas épargné. Malgré la mobilisation des élus locaux et des citoyens, tous les moyens sont bons pour supprimer les postes ou éviter d’en créer. Deux exemples me semblent édifiants : A Wormhout, une des deux classes de l’école sera supprimée suite à une légère baisse des effectifs et ce, malgré la construction prochaine de plus de 200 logements sur la commune. Aux Moëres, malgré une augmentation importante des effectifs, un grand nombre d’enfants ne pourront être accueillis faute d’une création de poste.
Alors que l’on a entendu le Député Jean-Pierre Decool au niveau local, son silence au niveau national est assourdissant. Aucune question écrite ou orale à l’assemblée afin de soutenir les légitimes revendications des parents d’élèves. Est-ce comme cela qu’on peut prétendre à défendre un territoire qui souffre de l’abandon de l’Etat ?