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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 14:48
Sur le double salaire de Proglio, on a tout entendu. Palmarès des explications maladroites, de Lefebvre à Lagarde…

Henri Proglio va être rémunéré 450 000 euros par an pour son travail d'une heure et demi par semaine pour Veolia. Une indemnité qui lui permettra, avec son salaire chez EDF, de gagner deux millions d'euros par an. Palmarès des justifications à ce salaire mirobolant les plus tirées par les cheveux.

1: C'est la justification de
Véolia : Henri Proglio renonce à ses jetons de présence au conseil d'administration, aux primes et à tout ce qui peut entrer dans la partie variable de sa rémunération.

2:« Henri Proglio a deux responsabilités donc deux salaires »,
a justifié le ministre du budget Eric Woerth.

3: Cette rémunération est « la 32e du CAC 40 pour l'un des meilleurs dirigeants du pays » a déclaré Luc Chatel, porte-parole du gouvernement sur Europe 1. Henri Proglio « n'est pas le dirigeant le mieux payé de notre pays ».

4: Il ne gagne pas plus qu'avant (enfin qu'il y a deux ans)

Comme l'écrit Frédéric Lefebvre, « sa rémunération cumulée est moins élevée que celle qu'il percevait lorsqu'il était seulement président de Veolia ». Bercy a aussi expliqué que ses indemnités ont été fixées « de telle sorte que sa rémunération totale n'excède pas ce qui lui était versé dans ses anciennes fonctions de président exécutif de Veolia ».

En fait, note Libération, « en 2008, la rémunération de henrio Proglio chez Veolia n'était “que” de 1,6 million d'euros. Les 2 millions octroyés correspondent en réalité à la moyenne de ses émoluments sur 2007 et 2008… »

 

5: J'étais pas là

Laurence Parisot, a affirmé mardi ne pas être au courant de ces informations. A l'AFP, elle a déclaré :

« J'ai besoin de connaître tous les éléments et d'avoir ma Bible Afep-Medef [le code éthique adopté en octobre 2008, ndlr] pour dire si ceci est acceptable ou pas. »

Même stratégie de Jean-François Copé interrogé ce mercredi matin sur Europe 1. « Pour tout vous dire, c'est vous qui me l'apprenez », répond le président des députés UMP pas très au courant des informations de la veille. Au « Vous n'écoutez pas la radio ? » de Marc-Olivier Fogiel, il répond qu'il n'a « pas suffisamment d'éléments pour apprécier ». Le lendemain sur France Inter, « je ne connais pas le détail de tout ça ».

 

6: On n'avait pas le choix

« Il faut que les choses soient très claires : on a choisi Henri Proglio parce qu'on [en] avait besoin », a lancé François Fillon à l'occasion d'une visite du chantier du réacteur EPR de Flamanville.

 

7 : Il y a le bon cumul et le mauvais cumul

On se souvient que Christine Lagarde avait assuré en novembre qu'il n'était »pas question de cumul de rémunérations »… Oui, mais elle ne parlait pas de ce cumul là !

« Le conseil d'administration de Veolia lui verse une indemnité, moi j'ajuste le salaire chez EDF pour qu'il n'y ait pas de cumul et qu'il reste au même niveau de rémunération que précédemment », a expliqué la ministre de l'Economie à des journalistes, rapporte Reuters : « Il n'y a pas de cumul opérationnel, c'est ça qui est le plus important ».
« Moi j'avais fixé un principe : pas de cumul opérationnel, donc pas de cumul rémunérationnel », a souligné la ministre de l'Economie.

 

8: C'est la défense du service public

« Est-ce qu'on veut avoir de bons patrons dans le service public ou
est-ce qu'on veut aussi avoir de bons patrons dans les entreprises
publiques ? » a répondu le ministre de l'Industrie Christian Estrosi ce jeudi matin à Jean-Michel Apathie sur RTL.

 

9: Les 450 000, ça ne s'appelle pas un salaire

« Chez Veolia, c'est pas un salaire, c'est une indemnité », a répété Jean-François Copé sur France Inter jeudi matin, « ce n'est pas la même chose. »

 

10: Si on le paie moins, il risque de partir jouer au Real de Madrid

Jean-François Copé encore (il est multi arguments) à Nicolas Demorand sur France Inter : il faut bien payer nos dirigeants sinon ils risquent de partir à l'étranger.

 

11 : On n'a pas choisi la facilité

C'est à nouveau Jean-François Copé, robinet à excuses, sur France Inter : « Il faut être à contre-courant, c'est courageux » de dire qu'il faut bien payer les grands patrons.

 

12 :Pendant ce temps là, il y a un tremblement de terre en Haïti

Toujours Christian Estrosi face à Jean-Michel Apathie : « Ca occupe trop le devant de l'actualité alors qu'il y a des sujets plus importants. »

 

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