Un article très intéressant sur la problématique de zones innondables dans le territoire de l'Yser,
merci au Journal des Flandres:
mercredi 09.03.2011, 14:00

Comme rien n'est décidé, les élus de Ledringhem ont rapidement réagi contre l'une des hypothèses avancées. Pour le maire, Christian Delassus, les premières solutions à adopter se trouvent dans des aménagements diffus concernant toutes les communes
Etonnés et décidés ! Pour des raisons différentes, Jean Schepman, président de la commission locale de l'eau (CLE) du Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de l'Yser et Christian Delassus partagent les mêmes sentiments.
L'étonnement pour le SAGE de l'Yser devant la levée de bouclier d'élus dont celui de Ledringhem, suite à l'étude présentée dans le cadre des préventions d'inondations. « Rien n'est arrêté quant aux décisions à prendre, insiste Jean Schepman, nous en sommes toujours dans la phase de réflexion. Les élus doivent comprendre que l'intérêt général prime dans ce dossier ». Là où les élus et responsables du SAGE sont d'accord, c'est sur la nécessité de trouver des solutions pour prévenir les risques dus aux crues excessives de type hivernal d'occurence vicennale (c'est à dire qui peuvent se produire une fois en vingt ans).
Décidés, ils le sont tous afin de travailler ensemble à la définition d'un scénario adapté au terrain, comme le souligne Christian Delassus, partisan dans un premier temps de la mise en place « des aménagements diffus » comme le suggère l'étude dans l'une des hypothèses. « Cela se fait déjà, mais ces aménagements pourraient se développer dans l'ensemble des communes du bassin de l'Yser tant en milieu urbain que rural ». Un secteur urbain où le caractère imperméable des sols génère des volumes d'eau trop importants à évacuer. Il s'agirait de créer des micro-zones de stockages, des aménagements comme des haies, mares ou fossés dont le but est de ralentir le ruissellement des eaux. De telles réalisations auraient pour effet de favoriser, dans un premier temps, l'infiltration des eaux, même en milieu urbain et ainsi d'éviter un écoulement trop rapide en cas de crue. En cela, les élus favorables pour ce type d'actions n'innovent pas, s'appuyant sur des réalisations existantes à développer. « Priorité à ce qui est simple et rapide à faire » précise le maire de Ledringhem.
« On n'a jamais eu d'inondation »
A Ledringhem, le maire affirme « il n'y a jamais eu d'inondation suite aux ouvrages mis en place sur la commune ». Il cite notamment le drain installé qui permet une évacuation maîtrisée. Un système qui a fait ses preuves mais dont l'efficacité serait remise en question si l'hypothèse présentée par le cabinet d'étude venait à se faire. Il y a eu également la mise en place du PPRI (Plan de prévention des risques d'inondations) ce qui a amené les communes à anticiper les risques et prendre les mesures adéquates. « Tous les risques ont été identifiés », insiste le maire qui « s'étonne que les conséquences en amont ne soient pas prises en compte ». Les contraintes du PPRI ont été repérées « avec notamment l'obligation, dans toutes les habitations, de prévoir des pompes dans les caves et d'avoir à disposition sacs de sable et parpaings afin de réagir en cas d'inondation ». A Ledringhem, seules trois maisons le lon de la Peene sont concernées.
Reprenant les plans, le maire explique que l'ouvrage, qualifié de « digue » est envisagé dans l'étude à hauteur du Pont de l'Heenhouf. Il provoquerait inévitablement des inondations au centre du village et sous-entend des risques aggravés sur les communes où sont prévus des ouvrages (Arnèke, Esquelbecq, Ledringhem, Wormhout). Suite aux réactions des élus, un groupe de travail s'est constitué et s'est réuni le 3 février dernier.
A l'issue de cette réunion, un consensus s'est dessiné autour de la mise en place d'aménagements diffus à privilégier. La proposition de surcreusement de terres en vue de retenir les eaux est privilégiée laissant de côté la mise en place de barrages. Cela reviendrait à créer des zones de rétentions d'eau favorisant le ralentissement des évacuations.
Tout le monde attend la prochaine réunion de la commission locale de l'eau. Pas de date encore annoncée mais il est question de réunir une commission hydraulique qui sera chargée de mettre en forme les propositions à l'issue des démarches engagées auprès des communes et de la Chambre d'agriculture « avec qui nous travaillons pour ce qui concerne les terres susceptibles d'être acquises pour la définition des futures zones de rétention » rappelle Mathieu Parat, animateur du SAGE Retrouvez dans notre édition du 9 mars les points de vue sur ce dossier de Jean Schepman et du réseau Nord Nature.
Hugues DORGUEIL
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