CONTRAT D’UTILITE SOCIALE PROPOSEE PAR L’UMP
L'UMP propose "un contrat d'utilité sociale" contraignant pour certains allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) a indiqué mardi 7 juin son secrétaire général adjoint, Marc-Philippe DAUBRESSE. Il s’agirait d’obliger les allocataires du R.S.A. à travailler 5 ou 10 heures par semaine rémunérées au SMIC.
Un mois après les propos de Laurent WAUQUIEZ pour qui le R.S.A encourage « l’assistanat, cancer de la société », les dérives populistes du parti de la majorité se confirment.
Une mesure injuste contraignante et illégale
Percevoir le R.S.A. n’est pas un avantage. C’est un droit financé par la solidarité. Il doit permettre aux plus précaires de sortir de la pauvreté. Il est un complément de revenu pour des foyers dont le salaire est trop faible. Il est le seul revenu des chômeurs en fin de droit. Les personnes les plus en difficultés ont le droit à un R.S.A. « socle » de 466.99 euros par mois. Difficile de parler de privilèges…
Le R.S.A. a pour autre objectif de permettre la réinsertion dans l’emploi. Il s’adresse à un public en difficulté qui subit des contraintes (manque de formation, handicap…). Les allocataires du R.S.A. ont déjà des devoirs liés à leurs allocations. Ils doivent s’engager dans de projets de retour à l’emploi. S’ils ne remplissent pas certaines conditions l’allocation peut être diminuée puis supprimée. 5 ou 10 heures de travail par semaine représenteraient une contrainte supplémentaire dans la recherche d’un emploi.
Cette mesure est illégale au regard du droit international. L’Organisation Internationale du Travail (OIT) interdit fermement le travail obligatoire. Cet argument est encore plus fort lorsque l’on sait que certains, dont la sénatrice du Nord Sylvie DESMARESCAUX, estime que les heures travaillées ne doivent pas être rémunérées…
Une mesure purement électoraliste
Cette mesure est inapplicable. Comment sélectionner, parmi les bénéficiaires du RSA, ceux qui devront s’acquitter de travaux d’intérêt public ? Quels moyens supplémentaires seront donnés aux collectivités locales, alors qu’elles doivent déjà financer 90 000 contrats uniques d’insertion ?
Plutôt qu’aux chômeurs, l’UMP devrait s’attaquer au chômage. Le Gouvernement n’assume pas son échec sur l’emploi. Quand ce n’est pas la crise qui est coupable ce sont les chômeurs eux-mêmes. À un an des élections présidentielles, la ficelle est trop grosse
L’U.M.P monte les français les uns contre les autres. Le vocabulaire employé par les responsables de l’UMP est frappant : « assistanat », « utilité sociale », « cancer de la société ». L’U.M.P tente de distiller l’idée que les chômeurs et les travailleurs pauvres seraient inutiles dans la société mais pire encore qu’ils représenteraient une charge insupportable pour tous ceux qui s’en sortent juste un petit peu mieux. Ce sont des propos politiciens qui cherchent à exalter les instincts primaires de l’électorat d’extrême droite. Après le débat sur l’identité nationale, la stigmatisation des gens du voyage et des sans papiers… la chasse à la Marine n’en finit pas !
Claudy LEBRETON, Président de l’A.D.F, estime qu’il serait préférable que le gouvernement utilise l’excédent de la dotation prévu pour le RSA « chapeau » (anciennement RMI), soit 1,5 milliard d’euros, pour rembourser la dette de l’Etat envers les départements qui s’élève à 800 millions d’euros annuels au titre du versement de cette allocation individuelle de solidarité. Cela permettrait une meilleure prise en charge des personnes en situation de précarité