toujours pas branchés... il sera en attente de départ. Vous saurez
quand vous le recevrez qu'il y a un progrès. L'amélioration se
précise avec l'électricité, un téléphone fixe à la tonalité
capricieuse, un portable le plus souvent muet et pas de connexion
internet.
Nous avons un peu l'impression de vous écrire du boût du monde, dans
un paysage si bouleversé qu'il ne sera jamais plus le même... 60% de
la forêt landaise détruite. Un peu comme des "revenants" qui émergent
d'un cauchemar, et retrouvent peu à peu ce confort au quotidien qui
s'était évadé avec la fée "électricité", insolente de pouvoir. Et
puis, on se déclare privilégiés quand on se retourne pour découvrir à
nos cotés : des maisons coupées en deux, des toitures éclatées, des
voitures écrasées... mais heureusement pas de blessés. Quelques
tuiles, des arbres couchés, un vélux éclaté, des branchages partout,
c'est notre lot que nous qualifierons de "consolation".
Le réveil a été difficile, routes coupées, nous ne pouvions, à
l'image de tous, sortir de chez nous. Alors chacun a retroussé ses
manches qui avec sa tronçonneuse, qui avec son 4X4, qui avec ses
bras, c'était l'heure de la solidarité. Des voisins, parfois
inconnus, se manifestaient ; les épouses préparaient les casse-
croûtes pour nous accueillir dans les maisons les mieux équipées pour
la circonstance : chauffage au bois, cuisine au gaz.
Pendant trois jours nous n'avons jamais mangé à la maison, victimes
des "avancées" technologiques subitement remises en cause !
Voilà, des nouvelles, somme toute rassurantes, un peu comme un rappel
à l'ordre que nous ne voudrions pas récupérer. Deux fois en dix ans à
Biscarrosse 1999 et 2003 (il s'agissait là d'une tornade au passage
plus localisé, 5 morts tout de même) et pour les Mahon les plus agés,
une tempête mémorable en Vendée vers 1954... quand Papa clouait la
porte de notre location avec les clous tenant les casseroles de la
cuisine.
Non je n'ai pas eu le goût, ni le courage de faire des images dans
la tourmente... et je ne souhaite pas avoir l'occasion d'en faire...
une autre fois.
Marie-France se joint à moi pour vous remercier à nouveau, avec le
bonheur de vous envoyer ces nouvelles rassurantes.
Jean et Marie-France