Voici ci dessous le long courriel que j'ai reçu le 5 juin dernier de mr Dominique Plancke Président de la Commission Transports du Conseil Régional, membre des Verts
qui confirme que les élus réginaux savaient !!!.
Monsieur le Vice Président, cher ami,
Comme vous me l'avez demandé, je vous redonne ma position et celle des Verts sur le projet de locodrome qui a ému à juste titre les habitants de Flandre. J'aurai d'ailleurs l'occasion de la réexprimer demain soir à Morbecque lors d'une réunion publique organisée par les candidates Vertes des 14 è et 15 è circonscriptions.
Le projet de centre d'essai ferroviaire est un projet porté par les industriels du ferroviaire, qui souhaitent disposer, en plus de la boucle d'essai de Petite Forêt, d'un outil permettant de tester du matériel à grande vitesse. Le projet est un élément important du pôle de compétitivité ferroviaire et a à ce titre été soutenu par le Conseil régional.
Les industriels, dont on ne connaît toujours pas le réel engagement, notamment financier, souhaitaient un site proche des principales usines (Alstom à Petite Forêt et Bombardier à Crespin). Leur première proposition était de s'implanter entre Valenciennes et Le Quesnoy. Comme vous l'avez sans doute lu, ce projet a été très vite rejeté par les habitants du secteur avant même que les élus régionaux n'en aient eu pleinement connaissance.
Le Président Percheron a alors (en mai 2006) demandé au Sénateur Raoult de mettre en place un comité de pilotage composé d'élus et de représentants du secteur du sud du Nord (Valenciennois, Cambresis, Avesnois), et de 17 élus régionaux à la proportionnelle, afin de présenter le projet et d'envisager une implantation du centre d'essai dans ce secteur, mais aussi d'étudier la possiblité d'une liaison ferroviaire rapide entre la métropole, Valenciennes et l'Avesnois. Ce groupe s'est réuni 6 ou 7 fois depuis à Maubeuge et à Valenciennes. J'ai personnellement assisté à toutes ces réunions, et je pense que je suis le seul des 17 conseillers régionaux dans ce cas.
Dans les débats, le bureau d'études Tractebel a expliqué l'emprise nécessaire à un tel projet de centre d'essai, les contraintes topographiques, géographiques, techniques... Comme on lui avait demandé de ne pas s'autolimiter, il est parti de l'ensemble du territoire du NPDC. C'est comme cela qu'il a trouvé 78 "sites" où on arrivait à caser une boucle, qui devait être raccordée au réseau ferré existant. Il a expliqué que la quasi totalité devaient être éliminés pour des raisons de relief, de proximité de la mer, de présence de forêts (les feuilles mortes sont pénalisantes !), etc... La presse, toujours présente aux réunions du comité, a demandé à avoir copie de ces documents, ce qui lui a été accordé dans un souci louable de transparence.
Mais à aucun moment, il n'a été question d'implanter ce "locodrome" ailleurs que dans le Sud du Nord. De par sa composition, le comité de pilotage n'aurait d'ailleurs eu aucune légitimité pour le proposer. Par ailleurs, dès le départ, le Président Percheron a confirmé que ce projet ne se ferait pas sans l'assentiment des populations concernées et a proposé un referendum en fin de concertation.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement avec Daniel Percheron dimanche dernier. Il m'a confirmé que dans son esprit ce projet, s'il pouvait se faire, ne pouvait être situé qu'à proximité des industries ferroviaires, c'est à dire dans le Valenciennois. Il souhaite qu'il utilise au maximum une emprise ferroviaire existante et qu'il soit porté par les élus du secteur.
De notre point de vue d'élus Verts, il est évident que ce projet industriel ne peut en aucun cas être réalisé au détriment de l'environnement, ni du cadre de vie des habitants de notre région. Nous avons récemment demandé que les industriels reprécisent leur projet et surtout leurs engagements. Nous ne pouvons aussi que regretter l'absence de communication précise et claire depuis des mois sur ce dossier, qui a entraîné les réactions tout à fait légitimes des habitants de votre secteur qui se sont mobilisés pour défendre leur cadre de vie.
L'une des difficultés provient du fait qu'il n'y a toujours pas aujourd'hui de porteur, de maïtre d'ouvrage de ce projet. L'Etat s'est refusé à assumer les responsabilités qu'il aurait du prendre, s'agissant d'un pôle de compétitivité.
Je pense aussi que certains élus de droite, qui avient plaidé pour l'A24 en Flandre, se refont aujourd'hui une virginité en menant un combat dont ils savent bien, eux, qu'il est gagné d'avance.
Je reste à votre disposition.
Dominique PLANCKE
Président de la CommissionTransports et Infrastructures