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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 18:25

Point à 17h00


Pour faire suite au point sur la situation, au niveau de la pluviométrie, les cumuls sur les 48h00 du 04 au 05 sont de 54mm à Guînes, 59,6 à Desvres et 71 à Saint-Omer (données brutes non validées).

 

Point complet à 12h00


La perturbation très active a apporté des précipitations discontinues et soutenues sous forme de pluie ou de neige (environ un mois de précipitation en 24h00) et des vents violents (d’environ 70/80 km/heure à l’intérieur des terres, de 90/100 km/heure sur le littoral), dans les journées chaotiques de dimanche à lundi, engendrant une montée en crue rapide des cours d’eau. Les faibles coefficients de marée (Dimanche : 39 et 46, Lundi 54 et 62) ont fortement limités l’évacuation gravitaire.

 

- Secteur du Dunkerquois :


Moëres :  nous avons eu une pointe de niveau vers 4h00 ce matin à 2,30 m. Actuellement le niveau reste très élevé, il se situe  à 2,11 m (la cote « d’alerte » est à 1,80 m, les niveaux supérieurs à 2,00 étant rares). Le dégrilleur hydraulique est actuellement hors service (problème de remontée de la flèche du bras du dégrilleur). EDI-TP et EDHD sont actuellement en intervention de dépannage du dégrilleur, il est procédé également au dégrillage manuel. A noter que nous venons de procéder la semaine dernière à la maintenance préventive du dégrilleur (vidange du groupe hydraulique, remplacement des filtres...) et à une modification mécanique du convoyeur (afin de palier au saut intempestif de la chaîne d’entraînement). A 11h20, le dégrilleur a été remis en fonctionnement normal (cause de l’avarie : une distributeur hydraulique hors service), le dégrillage manuel est cependant maintenu. 


Le canal exutoire est à 2,04m aux 4 écluses, 1,98m à Tixier, le gravitaire est donc possible au 4 écluses. Le jonction est à 2,96 m, avec une vanne actuellement en régulation. L’ensemble des pompes de Tixiers (4 Rateau et 2 Flygt) fonctionnent (informations GPMD). Comme évoqué lors de notre conversation, le Bergues n’est en aucun cas privilégié.


Au niveau de Bergues : Les stations de Bergues fonctionnement en pleine capacité, en mode pompage ou gravitaire . Aucun retour de dysfonctionnement à cet instant, l’exploitation est réalisée localement, sur les sites.


Actuellement, les stations fonctionnent en gravitaire, les niveaux sont :


- Basse Colme : amont 3,27 m (pointe de niveau ce matin à 4h00 à 3,51 m) – aval 3,24 m

- Houtgracht : amont 3,77 m – aval 3,65 m

- Langhegracht : amont 2,93 m – aval 3,32 m


Au niveau du canal à grand gabarit (Aa) :


Watten envoie de l'eau progressivement par le partiteur, de façon contrôlé car des records de débits auraient été atteints (info de l'éclusier Mardyck).


La station de Mardyck fonctionne depuis le 05 mars, 12h30, avec la moitié de sa capacité, soit 3 pompes. Deux transformateurs de 1 000 kva, convertissant la tension du réseau EDF de 20 000 V en 660 V (tension des pompes), permettent l’alimentation des 6 pompes, soit un transformateur pour 3 pompes. Un transformateur, datant de 1983, est vraisemblablement hors service (Il manquait 20 L d’huile dans le transformateur). La majorité des transformateurs de forte puissance ont des parties actives (bobines et circuit magnétique) immergées dans l'huile, qui assure un double rôle : caloporteur (refroidissement, chargée de transporter et dissiper la chaleur) et diélectrique (ne peut pas conduire le courant électrique, « isolant électrique »).  Le remplacement du transformateur est estimé à 40.000 € HT, avec un délai à aujourd’hui de 8 semaines, s’agissant d’une puissance spécifique (tension de 660 v au secondaire).


Le SN de Lambersart nous a informé le 05 mars, vers 15h30, de la demande d’arrêt de navigation et de la mise en marche des pompes Bergeron. En l’occurrence, les pompes Bergeron les 2 pompes Bergeron fonctionnent depuis hier, 16h00 et continuent à fonctionner actuellement. Ce qui amène à un débit d’évacuation par pompage de 32,6 m3/s, soit 12,6 m3/s avec les 3 pompes de Mardyck et 20 m3/s avec les deux pompes Bergeron de l’écluse.


Au niveau de l’écluse Saint-Folquin (dite également 63 bis) à Gravelines, compte tenu de l’avarie sur une porte « côté Gravelines », l’évacuation a été réalisée sur 6 vantelles, le 05 mars de 12h00 à environ 20h00. Les services du Port ont ensuite procéder à l’évacuation à claire voie, sur les pertuis Saint-Folquin et centrale (ouverture des portes de l’écluse à l’étale). La claire-voie est toujours maintenue. En l’occurrence, force d’en conclure, contrairement aux idées reçues, que la claire voie est praticable sur deux pertuis et n’engendre aucune avarie sur l’ouvrage.

 

- Secteur du Calaisis :


La station de la Rivière d’Oye (Gravelines) a fonctionné en pleine capacité de pompage jusqu’en début de matinée. La pompe n°1 est actuellement en défaut (je n’ai pas d’information sur la défaillance), EDI-TP va intervenir en début d’après-midi. En situation de défaut propre à la pompe, nous enclencherons une maintenance curative avec Flygt. 


La station de Marck fonctionne à pleine capacité.


Les stations de Calais et de Batellerie fonctionnent actuellement en pleine capacité de pompage. Le niveau du canal est actuellement à 4,86 m, avec une pointe à 5,08 vers 01h40.


La station des Pierrettes fonctionne à pleine capacité, depuis le 05 mars en début de matinée. L’écluse carrée a atteint un niveau de 3,26 m le 05 mars à 9h00 puis 3,72 m le 06 mars à 4h46.


Nous constatons désormais une accalmie notable, suite à la perturbation très active de ces deux derniers jours. Nous retrouvons ce jour de meilleures marées, avec des coefficients de 70 et 79, qui ne pourront que favoriser l’évacuation gravitaire et permettront de résorber cet évènement soutenu. A noter également les prochains coefficient très favorables : Mercredi – 86, Jeudi 93-99, vendredi 105-108....

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 16:45

Point sur la situation en matière d’évacuation des crues dans les wateringues, ce vendredi 16 décembre en milieu de journée. 

 

Pour la troisième journée consécutive, on a enregistré une pluviométrie de 20 à 30 mm sur 24 h ; ces précipitations provoquent sur des sols saturés d’importants ruisellements, les bassins versants amont sont très réactifs et on constate une montée rapide des débits (montée de 10 à 30 m3/s de l’Aa à Wizernes ce matin suite aux 20 mm de la fin de la nuit).

 

Les conditions de marée seront un peu moins favorables dans les prochains jours, mais on peut espérer que les surcotes seront moins importantes que ces derniers jours + 0,50.

 

Malgré la mise en œuvre de l’ensemble des capacités de pompage (à Calais, Mardyck, les 6 Flygt et les 2 Bergeron = 45 m3/s, les 4 Rateau à Tixier), les niveaux restent élevés (2,60 sur l’Aa = premières difficultés dans l’Audomarois et 1,50 sur le canal de Calais – premiers débordements à 1,60 et 3,70 sur la rivière neuve – 3,20 sur le canal de Jonction à Dunkerque – débordement sur l’ex RN 1 vers 3,40), mais sans débordement des principaux canaux. Les niveaux du canal des Moëres, de la Basse Colme, de l’Houtgracht et du Langhegracht sont hauts mais contrôlés pour l’instant par les pompages ; il en est de même dans le Pas de Calais, pour la rivière d’Oye et le canal de Marck.

 

Pour l’instant, les moyens mis en œuvre permettent de contrôler la situation ; une accalmie est attendue à partir de dimanche, mais les pompages devront être poursuivis encore pendant plusieurs jours pour revenir à une situation normale .

 

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 16:12

Très  bonne réunion ce  matin  à  Bruges avec  le  Gouverneur Paul Breyne entre  les Français  et  les  Flamands .  Ca y est, c’est parti, nous allons mieux gérer les eaux françaises et belges du polder des Moëres.

A Dunkerque, nous allons évacuer davantage d’eau belge en passant par le Furnes, ce qui soulagera le réseau.


Les travaux d’environ un million d’euro seront, je l’espère, accomplis en 2013.

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 11:44

 

20 millions pour 89 maisons ! Combien pour nos 500 000 habitants situés dans les territoires des wateringues ?

Pour l'instant un million par an !

Cherchez l'erreur...

 

Xynthia : une "zone noire" déclassée

 

Les 88 maisons situées aux Boucholeurs en Charente-Maritime ne seront finalement pas détruites.

Voilà plus d’un an qu’ils se battaient pour conserver leur maison. Les habitants de la zone des Boucholeurs, l’une de celles frappées par la tempête Xynthia en février 2010 , ont enfin eu gain de cause. Le ministère de l’Ecologie a en effet décidé de déclasser le territoire, qui n’est donc plus en "zone noire" ou "zone de solidarité". Conséquence directe : les 88 maison situées sur la zone ne seront pas détruites.

C’est le député de Charente-Maritime, Jean-Louis Léonard, qui a annoncé mardi soir la bonne nouvelle après une réunion au ministère de l'Ecologie en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet. L’élu, par ailleurs maire de Châtelaillon-Plage, l’une des deux communes sur laquelle se trouve la zone des Boucholeurs, a parlé "d’une très grande nouvelle". "C’est un immense soulagement", a abondé sur Europe 1 Didier Roblin, maire d’Yves, l’autre commune concernée. "On a des gens qui venaient toutes les semaines, qui étaient désorientés, qui ne savaient pas quoi penser. Ils ne connaissaient pas le devenir de leur maison. Donc, ils étaient dans une attente, ils pensaient sincèrement qu’ils n’avaient plus d’avenir."

 

"Un immense soulagement" :

 

Le deux élus sont parvenus à ce revirement en démontrant "que lors d’un événement type Xynthia, et même supérieur à Xynthia, nous étions capables de protéger l’ensemble du village et une grande partie de la commune, et surtout qu’on était capable de mettre les populations à l’abri du danger", a expliqué Didier Roblin.

Les deux maires pestent tout de même contre le temps perdu. "C’était vraiment un travail de longue haleine. Il était grand, grand temps que ça s’arrête", pour Didier Roblin. De son côté, Jean-Louis Léonard a jugé "regrettable que durant un an, l'Etat se soit entêté à maintenir cette pression sur des habitants déjà traumatisés".

Et puis il y a l’aspect financier. Car 31 des 88 maisons ont déjà été vendues à l’Etat. "Ça représente plus de 15 millions d’euros", a jugé Didier Roblin. "Quand on voit que le plan de protection coûte au total 20 millions d’euros, quel gâchis !", a dénoncé l’élu.

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 09:40

la semaine dernière, je me suis rendu au colloque des Architectes de l'Urgence afin de présenter notre territoire des polders et la problématique particulière des Wateringues, voici ci dessous le lien vers le site retranscrivant mon intervention:

http://www.archi-urgent.com/index.php?option=com_content&task=view&id=240&Itemid=521

 

Colloque organisé par la fondation Architectes de l’Urgence
Le 26 mai 2011 à l'Espace Oscar Niemeyer, Paris.
  Architecture de demain : La Planète Terre est-elle encore constructible ?

 

Quand la mer menace, comme à La Faute sur mer, l’urbanisation ne recule que très provisoirement car le système français du risque assumé par l’état en cas de catastrophe rassure. « On indemnise quelque part pendant que l’on construit à risques ailleurs » souligne Jacques Faye, chef du bureau de l’information à la direction de la Prévention des Pollutions et des risques au Ministère de l’Ecologie. Les inondations et les tempêtes sont vite oubliées. « Et  c’est bien pire quand il ne s’est encore rien passé de dramatique en dehors de  quelques alertes sans dégâts»,  insiste Jean Schepman, vice-président du Conseil Général du Nord et Président de l’Institution interdépartementale des wateringues de l’Aa. 45 km2 de terres inondables sont maintenues hors d’eau par un système de pompe qui peut être fragilisé et rendu impuissant. « Nous savons qu’un jour il faudra rendre la terre à la mer » dit Jean Schepman qui estime que Dunkerque et Calais sont sous une menace supérieure à celle de la Faute sur Mer. Ses amis le surnomment la Cassandre du Nord tant il se démène pour sortir la population, et ses élus, d’une douce inconscience, mais ils ne l’écoutent pas pour autant. En attendant la montée des eaux planétaires qui provoquera un envahissement de cette zone, et fera se retrouver la centrale nucléaire de Gravelines au milieu des eaux, Jean Schepman se bat pour trouver les moyens de renforcer la sécurité des polders comme le font les hollandais.

 

Les terres côtières sont-elles menacées par l’élévation des eaux suite aux changements climatiques ? Les catastrophes naturelles sont-elles augmentation ? Jacques Faye estime qu’il y a surtout davantage de populations, d’enjeux et de biens et que donc les conséquences des catastrophes sont plus visibles.

 

Alors, faut-il construire dans les zones à risques ? Pour Franck Lavigne, directeur adjoint du laboratoire de géographie physique au CNRS, la question ne se pose pas dans beaucoup de cas car la population n’a pas le choix. Sur l’île de java, en Indonésie, île surpeuplée, les habitants s’installent sur les pentes d’un volcan actif , en ignorant la menace parce que ses pentes sont fertiles et qu’il y fait plus frais. Ils s’installent aussi sur d’autres montagnes malgré les glissements de terrain cruels et d’ailleurs, là où le sol est plat les inondations sont fréquentes… Quant au bord de la mer, ils sont menacés par des Tsunamis tous les 3-4 ans en moyenne.

 

Bien construire pour résister ? Rien ne résiste aux nuées ardentes des volcans. Rien ne résiste aux glissements de terrains.


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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 09:34

ENVIRONNEMENT

La tempête Xynthia a semé des craintes dans la région

La digue de Wissant a déjà subi les affres de la mer. Elle fait partie des ouvrages à rénover dans les plans de la DREAL. Photo Hubert Van Maele
La digue de Wissant a déjà subi les affres de la mer. Elle fait partie des ouvrages à rénover dans les plans de la DREAL. Photo Hubert Van Maele


BÉRANGÈRE BARRET > berangere.barret@nordeclair.fr
Un constat d'abord : le Nord - Pas-de-Calais n'est pas à l'abri des risques d'inondation. « Deux communes de la région sur trois sont visées par le plan de prévention de risque inondation », commence Michel Pascal, directeur de la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), créée en 2009 et placée sous l'autorité du préfet de région pour appliquer les politiques de l'État en matière d'environnement (lire ci-contre). Si l'on ajoute à cela une hausse du niveau de la mer et un phénomène d'érosion du littoral, qui a perdu 250 mètres de terrain en cinquante ans, la conclusion s'impose : « Ce qui s'est passé avec Xynthia aurait pu se passer sur certains endroits du littoral. »
Digues et wateringues


Selon le préfet de région Jean-Michel Bérard, une dizaine de sites sont sujets à une rénovation importante. Trois ont été identifiés comme de vraies urgences : Sangatte (dont la digue a été endommagée par Xynthia), Oye-Plage et Dunkerque. Ces cas ont été « remontés à Paris » pour demande de financement dans le cadre du plan digue. « Trente millions d'euros de travaux seraient nécessaires », compte Jean-Michel Bérard.


Autre sujet d'inquiétude : les wateringues, ce triangle compris entre Dunkerque, Saint-Omer et Calais, situé sous le niveau de la mer et asséché au fil des siècles. Quatre groupes de travail sur l'aménagement du territoire des wateringues ont été mis en place.

 

« Pour l'instant, nous n'avons pas d'instrument juridique pour maîtriser l'immobilier sur cette zone, précise le préfet. Mais on va faire en sorte que ça ne s'aggrave pas. » Jean Schepman, conseiller général du Nord et président de l'Institution départementale des wateringues, travaille avec la DREAL sur le sujet : « Sur cette zone, il y a un risque d'inondation par l'intérieur et il faut aussi empêcher la mer d'entrer...

 

Un audit du préfet a rappelé que notre système (permettant de réguler le niveau des eaux sur la zone, ndlr) est en danger, il faut agir. L'État s'était mis à réagir un peu avant la tempête, tout en se donnant le temps, mais Xynthia a été déclencheur dans la volonté de trouver une solution. » Cela dit, la question du financement de ces travaux, tant pour les digues que les wateringues, reste, malgré une volonté affichée, encore trouble. Le préfet met le doigt dessus : rappelant une loi datant du XIXe siècle, il précise que « les ouvrages de défense à la mer sont sous la responsabilité des riverains. L'État ne pourra apporter que 45 % du financement. » Pas plus. Les acteurs du territoire devront trouver le reste.

 

« C'est pourtant une problématique nationale », souligne le maire de Sangatte qui dit aujourd'hui « craindre pour sa digue et la ville ».

 

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/10/05/la-tempete-xynthia-a-seme-des-craintes-d.shtml

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 12:05

Le chantier indispensable pour la protection du territoire à savoir le remplacement des portes à la mer défaillantes à la station de pompage de l'écluse Tixier se déroule malgré les aléas climatiques dans le délai imparti.

 

Voici 2 clichés qui démontrent parfaitement l'ampleur de ce chantier:

 

Tixier-V3.jpg

Tixier-V3-demontage.jpg

 

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 14:58

SUite à la demande du Préfet, les sections de Wateringues du Nord et du Pas de Calais  participent financièrement aux travaux d'investissements indispensables que réalisent l'Institution Interdépartementale des Wateringues faute de financements nécessaires par l'Etat.

 

Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'apprendre que la 1ère section de wateringues du Pas de Calais vient de rejoindre les acteurs locaux en apportant sa contribution et ce à la plus grande satisfaction de tous.

 

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 15:36

Wateringues : 
notre littoral aussi peut être inondé

Publié le mardi 02 mars 2010 à 06h00
FLORENCE TRAULLÉ > florence.traulle@nordeclair.fr



Notre littoral vit sous la menace des eaux.
Ce qui s'est passé en Charente-Maritime et en Vendée ce week-end repose la question de l'efficacité des wateringues.

 

À Wissant (ci-dessus), où une partie de la plage recule en moyenne de cinq mètres par an, le littoral subit déjà la pression des éléments et la montée prévisible du niveau de la mer n'arrangera rien. À l'intérieur des terres, les équipements des wateringu

À Wissant (ci-dessus), où une partie de la plage recule en moyenne de cinq mètres par an, le littoral subit déjà la pression des éléments et la montée prévisible du niveau de la mer n'arrangera rien. À l'intérieur des terres, les équipements des wateringues



C'est un polder d'environ 100 000 hectares, peuplé d'un demi-million d'habitants qui vivent dans un triangle Dunkerque - Saint-Omer - Calais. Un territoire situé sous le niveau de la mer et asséché au fil des siècles où les marais ont été transformés en terres agricoles.
Les wateringues, c'est une très vieille histoire. On peut la faire remonter à 1169 quand Philippe d'Alsace, comte de Flandre, crée les « water rings » (les cercles d'eau) pour planifier les opérations d'assèchement lancées deux siècles plus tôt par trois moines : Saint-Omer, Saint-Éloi et Saint-Vinoc qui avaient tout compris de l'intérêt du vaste delta de l'Aa.


Nous sommes en 2010 et s'il est un défenseur de ces terres basses aujourd'hui et à nouveau menacées par les eaux, c'est bien Jean Schepman. Ce conseiller général du Nord et président de l'Institution départementale des wateringues (IDW) résume simplement son boulot : « Évacuer l'eau douce de ces terres vers la mer ». Les wateringues sont organisées autour de tout un réseau d'ouvrages servant à réguler le niveau des eaux.
L'excédent est rejeté à la mer, à marée basse, grâce à l'écoulement naturel par les fossés et canaux ou par des puissantes pompes électriques.

Sauf que ce que l'homme a conçu, la nature le menace. Les ouvrages techniques datent. « La plupart des équipements ont été refaits dans les années 50 et 70 » mais ce n'est pas tant qu'ils soient anciens qui l'inquiète. « On voit de plus en plus de crues bizarres, qui peuvent arriver à n'importe quel moment de l'année. Des pluies quasi tropicales, très brutales, et les wateringues n'arrivent pas à gérer ces situations. » Pour Hervé Poher, vice-président du conseil général du Pas-de-Calais, chargé de l'Environnement, « le scénario catastrophe, c'est une grosse pluviométrie, avec des défaillances techniques ». En novembre dernier, grosses pluies sur le Calaisis. « Comment ça a tenu, je ne sais pas... », lâche Jean Schepman qui, en plus, a fait ses comptes : « En un mois, on a dépensé 350 000 E d'électricité pour faire fonctionner le système. C'est considérable ! On a mangé un quart de notre budget annuel ! »


« On n'y arrive pas ! »

Sur la durée, ce n'est pas qu'il faille évacuer beaucoup plus d'eau qu'avant mais il faut le faire beaucoup plus vite. Techniquement, le système supporte un débit de 120 m³ à la seconde. « Une crue décennale, c'est 140 m³ à évacuer à la seconde vers la mer. On n'y arrive pas » , se désole Jean Schepman qui a d'autres raisons de s'inquiéter. Le changement climatique s'en mêle, provoquant et promettant une montée du niveau de la mer. Les terres des wateringues sont donc menacées des deux côtés. Par l'intérieur avec les eaux douces qu'il faut rejeter à la mer et par la côte où la menace de voir l'eau de mer submerger les terres basses n'est plus un scénario hypothétique de film catastrophe.


Les dunes reculent

Les marées sont plus hautes, ce qui oblige à laisser les portes des installations rejetant l'eau douce à la mer fermées plus longtemps et, en prime, le risque de voir l'eau de mer passer par-dessus les installations augmente. Si cela arrive à l'écluse Tixier de Dunkerque, ce sera la mer en pleine ville.
Ajoutez-y le recul des dunes (à Zuydcoote, en une seule tempête, la dune a reculé de sept mètres en novembre 2007), et vous avez une idée du tableau.
On le sait, les falaises de la région, comme à Wissant, sont très sensibles aux phénomènes d'érosion. « Le cordon dunaire y rétrécit petit à petit. Sur la partie ouest de la commune de Wissant, la plage a reculé de 250 mètres en 50 ans. Cinq mètres par an, c'est énorme », observe Julien Henique, responsable de la division risques naturels à la Direction régionale de l'environnement.
D'après une étude menée par les services de l'État, 90 % des ouvrages naturels du littoral (dunes, falaises) sont en mauvais état. Et presque un tiers des ouvrages en dur comme les digues. Les experts, on l'a encore vu lors du sommet de Copenhague, ne sont pas tous d'accord sur les chiffres mais si la tendance est acquise, le niveau de la mer va monter. Savoir de combien fixe le degré d'urgence. « Les Flamands tablent sur 50 centimètres d'ici à 2050, c'est-à-dire demain. Nous, on l'évalue à 30 centimètres dans un siècle », note Jean Schepman, convaincu que les Flamands « ont une plus grande sensibilité que nous au risque marin ». Ils investissent dans les protections depuis plus longtemps et y mettent beaucoup plus d'argent (lire ci-dessous).
Il faut dire que les Hollandais ont déjà donné, et comment... : en 1953, le sud du pays avait connu de brusques inondations. 1 835 personnes étaient mortes.
On comprend qu'ils aient pris de l'avance sur nous...
wFl.T.



•   Belges et Hollandais investissent déjà très lourd pour se protéger

Un peu partout le long du littoral belge et en Hollande des travaux sont en cours pour sécuriser les côtes et lutter contre les inondations. Des investissements énormes dictés par la nécessité de préserver d'immenses territoires. Les Pays-Bas, dont plus de la moitié des habitants vivent dans des zones situées en dessous du niveau de la mer, sont protégés par 17 500 kilomètres de digues. « Les Pays-Bas sont le delta le plus sûr du monde », assure Charlotte Menten, une porte-parole du ministère néerlandais des Transports et de l'Eau. Parmi les digues les plus impressionnantes, l'Afsluitdijk, au nord d'Amsterdam, longue de 32 kilomètres, date de 1932 et isole l'IJsselmeer, un lac d'eau douce, de la mer. L'Oosterscheldekering, un dispositif anti-tempête au nord de la Belgique construit en 1986, mesure, lui, 8  kilomètres de long. Le gouvernement néerlandais veut anticiper la montée des eaux. Un « Plan national de l'eau », d'un milliard d'euros par an jusqu'en 2100, doit être voté avant l'été. « Ça devrait nous garder les pieds au sec au moins pour les 100 années à venir », explique Charlotte Menten, qui souligne que « 65 % du produit intérieur brut du pays est produit dans des territoires situés en dessous du niveau de la mer ». Ce plan, qui prévoit le renforcement des protections déjà existantes, va aussi permettre des solutions innovantes. Le Rhin et la Meuse vont être élargis pour réduire les risques de crues. En Belgique, un plan d'élévation des digues et d'élargissement du lit des rivières et canaux a été lancé après le drame de 1953 qui avait fait 18 morts en Flandre. Mais, en 1976, une nouvelle tempête causait l'inondation de nombreuses localités. Le plan, qui devrait être achevé en 2011, va être prolongé avec notamment la création de plus vastes zones inondables sécurisées. En parallèle, de nouveaux brise-lames seront construits en mer pour protéger la zone côtière. Ainsi, au large d'Anvers, une digue, haute de sept mètres, est en cours de construction. Et parce que la technique ne pourra pas tout, en Hollande, des zones entières sont « dépoldérisées ». Des terres où on ne luttera plus contre l'eau, acceptant qu'elles soient inondées. Des fermes ont été démontées et remontées plus loin. Dans un sens, là, l'eau a déjà gagné sur l'homme. wFl.T.



•  Les terres sont menacées par l'eau mais les finances sont encore trop à sec...

Avec un plan de 6 millions d'euros enfin dégagé, on va pouvoir répondre à l'urgence mais il faudra aller plus loin. Et éclaircir les responsabilités, définir mieux qui paie quoi. Le système actuel des wateringues est trop compliqué pour durer ainsi. En 2005, mauvaise nouvelle pour les wateringues, « l'État nous a laissés tomber », raconte Jean Schepman « mais à force de tirer les sonnettes d'alarme, il s'est à nouveau intéressé à notre affaire ». Outre les études lancées pour évaluer la situation et décider de ce qu'il faudra faire pour préserver ces terres des inondations, l'État, les Départements et l'Agence de l'eau ont lancé un plan d'investissement de 6 millions d'euros. Insuffisant pour Hervé Poher, l'élu en charge de l'environnement au conseil général du Pas-de-Calais, pour qui ces sommes serviront juste à maintenir la capacité actuelle du réseau des wateringues pourtant « à bout de souffle ». Le problème est qu'une loi datant de deux siècles fait incomber aux habitants de ces zones la charge financière que représente la protection contre les aléas naturels. L'État a bien trouvé une solution : surtaxer le bâti dans les polders mais les élus locaux ne veulent pas en entendre parler. « Ce sont déjà les habitants et les communes qui paient leur écot aux sections de wateringues », souligne Jean Schepman. Pour lui, les 6 millions d'euros annoncés « s'il n'y a pas de pépin, c'est le minimum pour remplacer les pompes qui doivent l'être, conforter les équipements, les branchements électriques. Il faudrait plus ». Au moins 10 millions d'euros, évalue-t-il. S'il reconnaît que l'État a pris la mesure du problème, « on n'a, en revanche, pas réussi à faire en sorte qu'un ministère prenne le dossier en main. » Le fait que les ouvrages de protection du littoral soient gérés par les communes, les conseils généraux et l'État ne simplifie pas la donne. Julien Hénique, de la DREAL, le reconnaît « il y a toujours des problèmes de propriété, d'entretien, de responsabilité. Ce système n'est plus pérenne » . wFl.T.

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 10:14

« Quand la mer monte » ou la peur de « l’eau de l’Aa »

 

            Les Wateringues … La croisade de Jean Schepman.

 

            Pour le commun des mortels … nordistes ( !), les « Wateringues » c’est une taxe qu’on paie sans toujours comprendre sa finalité. Preuve d’un manque d’intérêt du contribuable ? ou signe d’une communication insuffisante de la part des responsables ?

            Sans doute un peu des deux. Cependant l’actualité récente – le désengagement de l’Etat, conjugué aux prévisions alarmistes sur l’élévation du niveau de la mer – a donné un coup de projecteur sur une des plus vieilles institutions de notre pays.

            D’une manière très simpliste, on peut considérer que le territoire géré par les « Wateringues » – triangle très approximatif  « Dunkerque – Calais – Saint-Omer » – est une grosse « éponge » dont les eaux proviennent des watergangs, de la mer et du ciel. L’équilibre est très fragile. Un exemple : une crue décennale génère un débit de 140 m 3/s, or l’ensemble des stations de pompage de Calais à Dunkerque ne permet de traiter que 120 m3/s. Autre exemple : une rupture dans une digue peut provoquer des inondations importantes comme en 1953 ; cette année là, on a déploré 1800 morts en Hollande !

 

            De Philippe d’Alsace à Jean Schepman, 840 années d’histoire nous contemplent !

            C’est en 1169 que Philippe d’Alsace, comte de Flandre, crée les « water rings » (mot à mot, les « cercles d’eau ») pour planifier et unifier les opérations d’assèchement initiées deux siècles plus tôt par trois moines : Saint-Omer, Saint-Eloi et Saint-Vinoc. Auparavant, le vaste delta de l’Aa rebutait les envahisseurs romains angoissés par cet environnement marécageux hostile.

            840 années plus tard, les successeurs de Philippe d’Alsace, Jean Schepman, le président et conseiller général, et Philippe Parent son directeur, ont pris leur bâton de pèlerins pour alerter leurs auditoires sur l’imminence des périls. Récemment ils présentaient le fonctionnement et les difficultés de l’Institut Interdépartemental des Wateringues (l’IIW*) à un aréopage composé d’élus et de techniciens. Les soixante dix personnes présentes, invitées par la société Ingéo dans ses nouveaux locaux, ont écouté avec une attention palpable les exposés des deux orateurs.

 

            Jean Schepman a développé l’aspect politique d’une organisation bi-départementale qui regroupe sur 85 000ha (850km²), 92 communes réparties en treize sections**

            Il a tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme car la pérennité de l’IIW n’est plus assurée dans l’état actuel des choses : des ressources financières très insuffisantes et le danger écologique très présent. En effet, il est admis par tous les scientifiques du GIEC que le niveau des mers montera de cinquante centimètres avant 2050. Les Pays-Bas, pour anticiper cette sombre perspective, ont lancé le plan « Delta 2 » qui prévoit un milliard 200 millions d’euros d’investissements par an 

(1 200 millions €) … alors que l’IIW cherche à financer 1 million d’euros pour parer au plus pressé, en l’occurrence les travaux sur l’écluse Tixier de Dunkerque.

            M. Schepman a dénoncé le fait que certains responsables envisagent sans sourciller l’inondation de territoires de faible altimétrie, par mesure d’économie !  Retrouvera-t-on à la fin du 21e siècle la situation qui prévalait dans la région nord, au quatrième siècle avec Saint-Omer redevenu port maritime ?

 

            Philippe Parent a captivé l’assistance par une présentation exhaustive du fonctionnement des sections, des différents systèmes d’évacuation des eaux continentales vers la mer (évacuation gravitaire, pompage, relèvement, refoulement, siphon, …), de l’entretien des ouvrages disposés sur l’ensemble du territoire et tout au long des 2500km de watergangs : écluses, stations de pompage (vis d’Archimède) et de refoulement …

            C’est évident, l’ensemble des participants a pris conscience de l’acuité, ou plus exactement de la gravité de la situation.

 

            SAGE et Wateringues, même combat.

            Parmi l’assistance il y avait, outre M. Schepman pour le SAGE de l’Yser, les présidents des SAGE de l’Aa (Christian Denis), de la Lys (Jean-Claude Dissaux) et du delta de l’Aa (Louardi Boughedada). La problématique « eau » va bien au-delà du territoire de l’IIW et concerne aussi les bassins versants proches. Les communes de la Lys le savent très bien.

            C’est pourquoi, dès son élection, Jean-Claude Dissaux, conseiller général, maire d’Aire sur la Lys et président du SAGE, a mis en place la conférence des quatre présidents avec ses collègues ci-dessus nommés afin de traiter, sinon de résoudre, les problèmes dans leur globalité … en évitant que chacun fasse sa « cuisine » dans son coin, sans se préoccuper de ses voisins.

            En ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, l’esprit de clocher doit s’effacer devant la nécessaire solidarité des territoires. C’est la seule réponse cohérente et … SAGE !

            (Ndlr. S.A.G.E. : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux)

 

 

  merci   à jp papineau et sonéquipe  pour ce compte rendu

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