Triste record sur fond de crise économique. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 à l'ANPE a connu une flambée brutale de 3,2% en novembre, soit 64.000 chômeurs de plus sur un mois, a annoncé le gouvernement mardi soir. Il s'agit de la progression la plus forte répertoriée depuis mars 1993. Les hommes et les jeunes de moins de 25 ans paient le plus lourd tribu avec une hausse pour cette dernière catégorie de 3,3% sur un mois et de 14,3% sur un an.
Dans un communiqué commun, la ministre de l'Economie Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez notent une "augmentation sensible du nombre de demandeurs d'emploi en novembre", et se déclarent "très attentifs à cette hausse du chômage alors que notre pays fait face à une crise économique et financière mondiale".
Selon les chiffres diffusés par Bercy sur la base des statistiques de l'ANPE, le chômage de longue durée connaît aussi une hausse brutale avec une augmentation de 3,8% des chômeurs inscrits depuis au moins un an, et de 4,7% parmi ceux inscrits depuis deux à trois ans. Sur un an, toutes catégories confondues, la hausse du chômage atteint 8,5% selon les chiffres diffusés par Bercy.
En deux mois, octobre et novembre, ce sont 110.900 chômeurs de plus qui sont venus grossir les rangs des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE. Au total, fin novembre, 2.068.500 chômeurs étaient inscrits en catégorie 1 (disponibles de suite et à la recherche d'un CDI) alors que la France a franchi la barre symbolique des deux millions de chômeurs depuis octobre, barre sous laquelle elle était descendue depuis mai 2007, mois de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
Le très mauvais chiffre de novembre marque la septième et plus forte hausse consécutive de l'année 2008, après celles de mai (+0,3%), juin (+0,2%), juillet (+0,1%), août (+2,2%), septembre (+0,4%) et octobre (+2,4%).(trop forts l'UMP !!!)
Dans leur communiqué, Christine Lagarde et Laurent Wauquiez assurent que le gouvernement mise sur le "plan de relance" présenté le 4 décembre dernier par Nicolas Sarkozy pour redresser la barre, un plan "axé sur le soutien à l'investissement et à la trésorerie des entreprises, dont l'activité est durablement garante du niveau d'emploi", selon Bercy. Ce plan "sera discuté au Parlement dès janvier".
La Première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry a réagi à ces mauvais chiffres en réclamant "de toute urgence d'un nouveau plan de relance, véritable celui-ci, et enfin à la hauteur des difficultés auquel notre pays est confronté".
La CGT, de son côté, estime dans un communiqué que cette nouvelle hausse correspond "pour partie à des destructions d'emplois à un moment où la population active stagne". Selon la première confédération syndicale française, "les mesures annoncées par le président de la République et le gouvernement pour faire face à la crise ne répondent pas à ce que vivent les salariés dans les entreprises".
Ainsi, "accorder des milliards d'euros aux banques, des exonérations de plus en plus importantes aux entreprises sans contrepartie sur l'emploi et les salaires, s'opposent à une véritable relance", estime la confédération de Bernard Thibault. "Au moment où le patronat, dans la convention d'assurance-chômage qui vient d'être négociée, prévoit une baisse de la cotisation chômage pour 2009", la CGT "réaffirme que l'urgence est d'accroître les ressources de l'UNEDIC pour assurer une indemnisation pérenne pour tous les demandeurs d'emploi". AP